Hellocoton

2 janvier 2013

Deloréan spirit





J’ai écrit ce texte avant les vacances de Noël, mais je n’ai pas pris le temps de le publier. En le relisant aujourd’hui, j’ai failli le balancer, et puis je me suis dit, tant pis, il est peut être périmé mais ça m’a fait tellement plaisir de l’écrire…





D’après une idée piquée à la Famille déjantée.





Entre le sapin, deux chansons de noël, la dégustation de chocolats et la confection maison de sablés, la période est propice aux souvenirs familiaux…



Il y a un an, la famille fêtait Noël dans un chalet cosy des Pyrénées, MonBlond faisait ses premières descentes en luge et se prenait ses premiers gadins…

C’est aussi le premier achat de boules de Noël incassables, afin d’éviter tout massacre de mes précieuses décorations en verre, welcome les boules en plastique de Mikéa… Adieu la belle déco…



Il y a deux ans, c’était le premier Noël de MonBlond, son émerveillement devant les (dernières) belles décorations de Noël, le scintillement du sapin…

Le premier Noël dans notre nouvelle maison, dans un restant de cartons (les derniers, on l’espère) et d’odeurs de plâtre frais…

La première fois que MonBlond prend le train pour aller chez Mamamie, les ballades sur la plage en plein hiver, les premiers cadeaux, les premiers boudoirs dégustés…



Il y a a trois ans, l’annonce d’un bébé à venir en cadeau à toute la famille et à tous les amis, la préparation d’un Noël qui se voulait joyeux et tourné vers l’avenir, des projets plein la tête pour notre petite famille en train de se créer…



Il y a quatre ans, le premier Noël que je passe enfin en habitant sous le même toit que Roméo, après tant d’années séparés…

Un réveillon chez celle qui deviendra Mamamie, et qui prendra une sale tournure, toujours mon mauvais caractère à fleur de peau…



Il y a cinq ans, un réveillon préparé loin de ceux de j’aime, seule dans la brume et le crachin des iles (métropolitaines, faut pas déconner non plus), des kilomètres à parcourir pour être là le jour J, le ravitaillement en coquillages les plus raffinés effectué…



Il y a six ans, un réveillon préparé avec plaisir, mais en demi-teinte : si j’ai le plaisir d’avoir retrouvé momentanément Roméo dans la ville qui lui est chère, je n’ai pas encore de travail et je me pose des questions sur mon avenir…



Il y a sept ans, encore un Noël préparé loin de ma famille, mais avec mes chères amies. La magie de Noël en Provence : les santons, la perfection des décorations dans une ville millénaire, le mistral, le froid piquant sous un ciel éternellement bleu, les fontaines fumantes, les rires des amis autour d’un repas d’étudiants…

Et les centaines de kilomètres parcourus dans le train pour retrouver Roméo qui m’attend…



Il y a huit ans, un Noël fugace, car sous dispersé autour des milles et un projets en cours dans ma vie à ce moment là : les sorties, la famille qui se décompose/recompose, des études passionnantes, un Roméo, des amis en pagaille : il y a les étoiles filantes, certains qui sont parmi les derniers de mon enfance en train de disparaitre, d’autres sont entrain de devenir les rocs de ma vie d’adulte…



Il y a neuf ans, le premier Noël que l’on passe sans la famille de ma mère au grand complet, un Noël qui aurait du être difficile mais qui s’est révélé être incroyablement léger et amusant, le temps de se reconstruire dans la joie et la bonne humeur est arrivé…

Noël à la campagne, au milieu des vignes, dans une grande maison, à manger tout et rien, à discuter et rigoler, à se promener en faisant craquer les feuilles couvertes de givre, profiter de ce que l’on a, même si on sait que cela ne va pas durer, sans chercher à retenir le passé…



Il y a 10 ans, un Noël dans une ambiance triste et pesante, c’est la fin d’un cycle mais je ne le sais pas encore… J’habite dans une ville que je n’aime pas, mon statut de jeune fiancée me semble assez étriqué…



Il y a 11 ans, ambiance très studieuse, pas de place pour le rire, je carbure au guronzan et au café, Noël n’est qu’une vue de l’esprit du fond de ma classe de prépa… Je m’accorde une grasse mat’ en cadeau de Noël, en ressassant les classements en tout genres qui me sont imposés hebdomadairement.



Il y a 12 ans, un Noël à eu près normal, dans une famille à peu près normale, cette année là il a neigé, et la campagne resplendit de gouttelettes scintillantes… J’ai 17 ans, je suis amoureuse, et le pire reste à venir…



Il y a 13 ans, c’est un Noël mémorable, toute la famille est (enfin) venue chez nous, on chante, on danse, c’est l’insouciance.

Le grand père qui ronfle en douce dans la buanderie, le chat qui escalade le sapin, les centaines de chocolats engloutis, les sandwiches au foie gras tartiné en douce avec les cousines au petit dej’, la mine conscrite de la grand-mère qui nous découvre, les matelas pelle mêle dans ma chambre, les coupes de champagne…



Il y a quatorze  ans, j’ai grandi, Noël n’est plus une épreuve, je commence à apprécier de passer des moments avec toute la famille, à préparer cette fête, à faire croire aux cousins les plus jeunes l’existence d’un vieux barbu…



Il y a quinze, seize, dix sept ans, tout est flou dans ma tête, c’est une époque dont je ne veux pas me souvenir, la mort de mon père, l’adolescence, une flopée de questions insolubles. Malgré le soutien de mes cousines et du reste de ma famille, Noël reste une épreuve, quand on est dans une famille déchirée par le deuil. Les fêtes de fin d’année me rappellent trop ce que j’ai perdu, l’enfance et l’insouciance, le bonheur simple et irremplaçable de grandir à l’ombre des parents les plus aimants.



Il y a dix-huit ans, le dernier Noël que nous avons passé avec mon père. Cette année là, la famille a innové et est partie dans un centre de vacances, au milieu des bois avec des piscines couvertes et de très grands chalets… Du temps passé à nager, faire du vélo, courir dans les bois, chercher les animaux de la forêt, visiter des châteaux… Une bulle en dehors du temps et de l’espace…



Les années précédentes, je ne m’en souviens pas précisément, c’était le temps de l’enfance et de l’insouciance, je suis trop jeune pour me rendre compte des conflits des adultes, et je suis toute à la joie d’être avec mes cousins chéris, de recevoir des cadeaux…

La messe de Noël, le pain à l’anis dégusté en sortant de l’église, le retour en courant dans la petite rue en pente du village de mes grands parents maternels, le genévrier qui sert de sapin chez mes grands parents paternels, l’année où j’ai eu l’honneur infini d’être l’enfant qui a déposé le petit Jésus dans la crèche de l’église…

Les papiers cadeaux déchirés en hâte, les cris de joie et les amères déceptions (une année j’ai reçu un seul et unique cadeau : une calculatrice inversée qui pose des opérations auxquelles on doit répondre : imaginez ma déception) ;  la tronche de la mère quand tout le monde m’offrait des barbies qu’elle DETESTE.

Les repas sans fin chez tous les membres de notre famille à rallonge, le foie gras, les langoustines, les chocolats à foison…

L’enfance, des paillettes plein les yeux, de très beaux souvenirs.





Si j’ai traversé par la suite des périodes sombres, je pense que l’une de mes forces est d’avoir connu des moments très heureux dans ma petite enfance, un réservoir dans le quel je peux puiser et me replonger et qui me sert de modèle pour construire un bel avenir à mon fils chéri.

Et encore merci à Mme Déjantée d'avoir eu cette bonne idée.

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