Hellocoton

26 juillet 2012

Ernestine a des chaussures cousues main.




Et ouais, la classe.

Bon, en fait, il faut préciser, ce sont des espadrilles.

Je cherchais une paire de chaussures pour l’été et sur les étals des marchands, des espadrilles compensées me faisaient de l’œil, après en avoir vue plusieurs modèles dans des magazines. J’ai hésité, je les ai essayées et finalement je ne les ai pas prises. Les talons étaient trop haut, le tissus ne me plaisait pas vraiment et les prix étaient exorbitants.
J’en parlais avec Mamamie, qui m’a dit que j’avais bien fait de pas les prendre.
Car elle connait une petite boutique où elles sont fabriquées à la main.

J’y suis allée, elle se trouve sous les arcades de la mairie de St Pierre d’Irube, loin de l’agitation commerciale et un poil touristique du centre de Bayonne.
Une toute petite boutique avec des casiers remplis d’espadrilles qui montent jusqu’au plafond, un comptoir, des rouleaux de tissus de toutes les couleurs de l’arc en ciel, des rubans à foison et quelques modèles exposés.

Là on peut choisir entre différentes hauteurs de semelles, la couleur du tissu, du plus simple au plus original, sa matière, de la toile basque la plus classique à la soie la plus classieuse, de la forme de l’espadrille la plus conventionnelle au formes les plus travaillées, avec différents nouages avec des rubans, des broderies sur le tissus, etc.

Le nombre de combinaisons possibles est juste vertigineux.

Photos d'une oeuvre
Plutôt dépassé les espadrilles de Gaston Lagafe?

J’ai choisi après plusieurs hésitations, un modèle avec un peu de talon, une toile blanche avec des pois beige et un laçage autour de la cheville avec un ruban blanc.

Et tout cela pour une somme plus que modique comparé aux magasins qui importent leurs modèles de Chine.

Et si par malheur, vous ne trouvez pas votre bonheur parmi tous les modèles, pas de problème, la patronne se fera un plaisir de vous réaliser (presque sous vous yeux) vos espadrilles avec un tissu que vous avez apporté.
C’est une aubaine pour les jeunes mariés qui en profitent pour se faire faire des espadrilles pour le jour de leur mariage, afin qu’elles soient complètement raccord avec leur tenue. Et aussi pour le cortège.

Après, c’est vrai que cette façon de se chausser pour les mariages ne s’exporte peut être pas très bien en dehors du Pays Basque.

Quelques modèles et des photos sont exposés, et franchement, en soie rebrodée et avec des rubans vaporeux, ça fait bien envie.
Surtout que ce sont les chaussures les plus confortables du monde, et quoi de mieux que de passer une journée entière à piétiner, s’assoir, se relever, danser que dans des chaussures sur mesure, confortables et stables ?

Bon après, j’avoue l’inconvénient, c’est qu’on s’y sent comme dans des chaussons, et que pour moi le maintien s’en ressent. Quand je les mets avec une jolie robe pour aller travailler, c’est plus « cool dans les tongs » que «  je me tiens bien droite dans mes jolis talons sinon je me casse la pipe », mais ça donne un avant gout des vacances…

Si vous avez l’occasion de passer vos vacances sur la cote basque, n’oubliez pas de passer à la boutique à St Pierre d'Irube (5 minutes en voiture du centre ville de Bayonne).


et même ELLE lui a consacré un article dans son City guide !


4 juillet 2012

Le sommeil en chantant




Le sommeil, vaste sujet qui a fait et fera user beaucoup de salive à beaucoup de parents.

Dans la modeste demeure de Roméo et Ernestine, ce sujet est en train de défrayer la chronique ces derniers temps.

Avec toutes ses variantes : je veux pas dormir, c’est pour les faibles, je veux pas dormir car je veux m’amuser, je veux pas dormir, car je suis malade, je veux pas dormir car mes 4 molaires sont en train de sortir en même temps, je veux pas dormir et je vous emmerde.

A ce sujet, un livre fort instructif sur cette tendance a été publié il y a quelques temps et a proprement effrayé les plus prudes et a été une révélation pour toute la génération de parents « indignes » (oui, je sais, c’est fashion d’être indigné ces temps ci).

Le bien nommé « dors et fait pas chier » d’Adam Mansbach, « go the fuck to sleep » inzetext.



Indignation, donc de personnes prudes : « comment ça, les enfants ça ne dort pas comme… un bébé ??? »
Mais c’est quoi cette expression à la con ?
Qui a déjà vu que les bébés, ça dormait ?
D’anciens parents qui ont oublié leurs nuits blanches ? (la mémoire est sélective, au bout de 4 à 5 ans, on oublie les mauvais souvenirs et on archive uniquement les bons dans notre mémoire. D’ailleurs, 4 à 5 ans est une différence d’âge dans une fratrie qui est très souvent observée.)
Des adultes non propriétaires de nains qui vivent dans une galaxie très très lointaine ?

Cri de délivrance de la part de jeunes parents que quelqu’un mette des mots sur leur souffrance quotidienne.
Heureux que quelqu’un brise l’omerta qui règne sur la vie sans sommeil des parents.
Ras le bol de souffrir en silence.




Mais je constate que cette tendance à essayer de rire de ses malheurs ou au moins de dédramatiser ou juste d’oser dire tout haut ce que pense tout le monde tout bas, existe depuis longtemps.
Et oui, la franchise n’est pas l’apanage de la nouvelle génération de jeunes parents qui se qualifie bien souvent « d’indignes » ou de « décomplexés ».

Il y a quelques temps MonBlond a reçu en cadeau un CD de comptines dites « traditionnelles » par une personne qui se foutait de moi car je ne savais les paroles d’aucune.
Je mets au défi n’importe quel adulte lambda de se souvenir des couplets complets des comptines qui on bercé notre enfance.

« il était une petit navire, il était un petit navire
Qui n’avais jamais navigué ohé, ohé…
Ohé, ohé, matelot….

Gnagnagna ohoho… » 

Enfin, bref, vous avez compris le concept.

Et là quelle ne fut pas ma surprise de redécouvrir les paroles de la berceuse traditionnelle « dodo, l’enfant do »

Je vous les donne en mille :

«Dodo, l’enfant do
Dormira bien vite
Dodo, l’enfant do
L’enfant dormira bientôt »

Premier couplet, c’est généralement celui-ci que l’on se souvient.
Jusque là, tout va bien.

« et s’il ne dort pas,
Nous lui couperons le nez
Dodo l’enfant do
L’enfant dormira bien vite
Dodo l’enfant do
L’enfant dormira bientôt

Et s’il ne dort pas
Nous lui couperons les oreilles
Dodo l’enfant do
L’enfant dormira bien vite
Dodo l’enfant do
L’enfant dormira bientôt

Et s’il ne dort pas
Nous lui couperons la tête »

CASH.
Et en plus avec une musique toute mignonette.

Ça ne vous rappelle rien ?
Parents excédés, au bout du rouleau ?
Prêts à tout ?
Verbalisation de leurs fantasmes les plus fous ?

Première étape, il est encore entier


En fait, si Monsieur Mansbach est rapidement devenu un héros dans le monde merveilleux des jeunes parents, il n’a pas inventé la poudre.

D’où deux constats :
-          Nos grand-mères étaient carrément branques. Quand Monsieur  Mansbach se limite simplement à insulter sa fille, elles, les menaçaient carrément de mutilations corporelles et pas des moindres.
-          Oui, la mémoire est sélective. La preuve, ce sont ces mêmes grand mères qui s’indignent lors de la sortie du livre sus mentionné, je pense qu’elles ont complètement zappé avoir bercé pendant des nuits (années ?) entières des mômes hystériques.

Donc étant donné que MonBlond a déjà 2 ans, il nous reste pas grand-chose à tirer, enfin au vu du nombre d’années que dure une vie, 4 à 5 ans, c’est quoi ? Peanuts. Enfin des caca-couettes, pour parler en MonBlond.
Comme ça, dans quelques temps, je pourrais me foutre de la gueule de mes collègues/amies plus jeunes qui arriveront au boulot avec des valises sous les yeux.


Bon, allez trêves de plaisanteries, je me casse, il faut que j’amène MonBlond chez le kiné, il a des séances de kiné respiratoire, il a des restes de rhume coincés dans les bronches qui l’empêchent de respirer/dormir la nuit.
Et il faut que je passe à la pharmacie. Roméo viens de m’appeler pour me dire qu’il n’y a plus de Doliprane dans l’armoire à pharmacie et qu’il a un mal de crane pas possible car il a dormi deux heures cette nuit. (cf message précédant).
En fait c’est moi qui ai fini la boite en début de semaine car j’avais mal au à la tête car je n’avais pas pu dormir car MonBlond en avais décidé autrement.

3 juillet 2012

Lettre à Paulo #4


Alors, ça va ?
Quoi de neuf dans ton ile ?
Dis donc mes parents sont drôlement contents que le haut débit soit arrivé dans ta petite ile perdue dans l’océan !

Moi ça va tranquille,
J’ai fêté mon anniversaire, du coup j’ai pu faire une orgie de bonbons. Il y a deux mois, je ne savais pas ce que c’était mais là, depuis mon anniversaire, c’est la fête !! Mes parents arrêtent pas de m’emmener à des endroits où il y a des bonbons à manger, je fais que ça, plus rien ne peut me détourner de ma mission : finir le stock.
Les carambars ont ma préférence. Facile à prendre en main, plein de sucre et bien coulant pour refaire la couleur du tee-shirt.

Je crois que nos parents ont échangé des techniques afin de nous forcer à dormir le soir, mais t’inquiète pas, je résiste vaillamment et j’espère que toi aussi, tu sais déjouer les pièges que te tendent tes parents.

Moi je viens de trouver l’arnaque ultime. Comme je râle car je n’aime pas rester seul et mes parents persévèrent à me laisser dans ma chambre (enfin, quand même avec doudou Kipu, ma sussu et ma loupiote, ce n’est pas des sans cœur non plus !) et bien, je m’enlève ma turbulette, mon bas de pyjama et… ma couche.
Mais comme je ne suis pas assez convaincant et que personne vient me voir, ben, je m’endors comme ça.
Et puis à 4 heurs du mat’, comme je suis trempé, je me réveille en pleurant…
Et toc !! Comme ça mes parent ont plus qu’à me sécher, me mettre une nouvelle couche, changer mon pyj’ et tous les draps !!
Cette nuit, mon père a failli me transformer en stickers sur le mur de ma chambre, ma mère lui a dit d’arrêter de se prendre pour Valérie Damidot.

Roméo, oublie pas de maroufler dans les angles, il reste des grumeaux.


Du coup, après m’être fait sermonner par mon père et que ma mère a déclaré qu’elle avait la flemme de changer les draps, j’ai du dormir dans mon lit de grand, tu sais, celui que ton père a abandonné chez nous avant de migrer au beau milieu de l’océan.
Et ce matin, j’ai eu les félicitations du jury, car c’est la première fois que j’ai dormi dans le lit de grand sans me carapater dans un endroit inapproprié (au choix, le canapé, le lit des parents, le sol de la cuisine.)

Cette semaine, c’est ma dernière semaine chez la nounou, après c’est les vacances : roi carotte chez les grands parents !!  C’est-à-dire plage ou piscine tous les jours, voire les deux si je me démerde bien.
En plus je pense que je vais pouvoir les arnaquer sur la quantité quotidienne de bonbons et de dessins animés.
En tout cas mes parents ont l’air hyper contents de me larguer. Je crois qu’ils ont prévu plein d’activités absolument pas nain-friendly. Je ne sais pas s’ils vont arriver à tenir leur programme.

Ciao !