Hellocoton

10 avril 2012

lettre à Paulo #2


Salut mec !

Alors, ça va pour toi ?
T’es pas mort d’une indigestion de chocolat ce week-end ?
Et tes œufs, ils n’ont pas fondu au soleil ?

Pour moi ça s’est bien passé, et du coup, comme il pleuvait, les chocolats étaient à une température top nickel, bien frais, comme ça quand tu les mets dans la bouche, c’est frais et fondant.
Je sais pas d’où ça vient, cette histoire de cacher de œufs dans le jardin, mais c’est bien sympa. Par contre, c’était que dimanche matin, après j’y suis retourné mais il n’y avait rien, pourtant j’ai bien fouillé.

J’ai mangé des tonnes de chocolat mais ma mère a dit que c’était la dernière fois qu’elle me laissait en open bar sur le panier de chocolat, il parait que ça m’excite trop. En tout cas, c’est vrai que j’étais dans un état second, mais aussi il faut dire que chez Mamamie, il y a tellement de choses à faire et je suis un peu la star, tout le monde veut jouer avec moi !!

Niam Niam les neufs !


Je commence à découvrir le plaisir des mots, petit à petit. Je me rends compte que je peux mieux communiquer avec les autres. Par contre, comme j’aime bien étonner les parents, j’ai commencé à parler avec des mots bizarres.
Déjà, ça fait un bout de temps que je sais dire le nom de ma copine chez la nounou. Ça, c’est sur c’est très utile, il n’y a qu’elle qui peux comprendre ce que je vis, alors autant communiquer direct avec elle.

Et puis maintenant je sais dire « appuie », « pousse » « fermé » « terminé ». C’est pratique, car comme tu t’en doutes, je suis à fond dans l’action. Moi, les mots descriptifs, ce n’est pas ma tasse de thé, enfin de chocolat chaud.
Je dis juste « ça », et on voit tout de suite de quoi je parle. Sauf « pain », c’est ce que je préfère !

Par contre mes dernières acquisitions de langage ont suscité une grosse polémique au sein de la famille.
Il y a deux semaines, j’ai hurlé « papa » quand je l’ai vu arriver, il faut dire qu’il me manque, il n’est pas souvent là quand je ne dors pas.
Là, ma mère s’est dit que c’était normal, que la plupart des enfants savent dire « papa » avant « maman ».

Puis ce week-end on est allé chez Mamamie, je kiffe, elle me fait plein de câlins et des bons petits plats. Alors, j’ai dit « Mie » puis « Mamie » et ça à eu l’air de la ravir, alors j’ai pas arrêté du week-end.
T’aurais du la voir, elle était trop fière, elle roulait les mécaniques, Mamamie !!

J’ai aussi dit une fois « Maman » quand Mamamie m’a montré une photo de ma mère. Mais elle était tellement contente que je le dise et comme j’aime bien la faire tourner en bourrique, je ne l’ai plus redit. De toute façon, il suffit que je hurle pour qu’elle arrive en courant !!

Et toi mec, quoi de neuf sous les cocotiers ? C’est encore la saison des pluies, ou le soleil est revenu ?

Je te fais des bécots, grattouille bien les makis de ma part.
MonBlond

3 avril 2012

Je crois que je suis atteinte...


Oui, je pense que j’ai attrapé une maladie grave.
Elle s’appelle l’échangite aigüe.

Je suis devenue accro aux sites de vente d’occase de fringues et de matos pour nain. Oui.

« Bonjour Ernestine !! »

Çà a commencé petit à petit.

Comme de nombreux parents j’ai été confronté aux prix horriblement élevés du matos de nain. Effectivement, on a besoin de beaucoup de choses, plus ou moins utiles, plus ou moins futiles, mais qui nous apparaissent totalement indispensables. Peut-être que cet accessoire miracle ferra cesser les pleurs de babychou chéri ??

Au départ, cette envie d’objets et de fringues de nain a été un temps compensé par les nombreuses offrandes déposées au pied du couffin de MonBlond. C’est facile de craquer quand tous les quatre matins, des gens plus ou moins proches viennent te visiter et qu’en voyant la beauté époustouflante de MonBlond, ils me proposent « qu’est ce que tu aurais besoin pour MonBlond ?? ».
Comme beaucoup de mamans, j’ai eu un transat, un appareil cuiseur mixeur spécial nain, un tapis de jeu, une tente anti-UV, des vêtements en pagaille, tous aussi craquant les uns que les autres.

C’est vrai qu’une bonne partie de ce matos et de ses vêtements se sont avérés bien utiles. Enfin, les fringues, pas trop, MonBlond étant né en été, il a pratiquement passé ses deux premiers mois en couches et en body. On ne peut pas faire l’impasse sur certaines choses : le siège auto, la chaise haute, une poussette pas trop encombrante…

Dans un premier temps j’ai essayé de réfréner ces envies compulsives, en gardant bien en vue que ce sont les sirènes de la consommation (et d’habiles publicistes) qui font naitre en nous, pauvres parents ayant le cerveau embrumé par le manque de sommeil, l’envie de ces chouettes choses rutilantes.
Et puis j’ai un petit coté écolo tendance décroissant, alors j’ai mis ces envies sous clé, de plus que j’ai des copines qui se sont fait un plaisir de me filer pas mal de choses de leurs enfants un peu plus âgés.

Mais bon, prenons le cas des fringues. Ça grandit à la vitesse de la lumière, un enfant. Je vous jure, je n’ai même pas mis d’Algoflash sur MonBlond. La première année, il faut changer sa garde robe tous les trois mois. Entre les body, les pyjamas, les pantalons, les pulls, les tee-shirts, etc. le volume amassé devient vite impressionnant.

Cependant, ma gestion en « bonne mère de famille » et la dure réalité de la non extensibilité de mon compte en banque m’on fait comprendre que mon fils ne serai pas vêtu en Baby-Dior, comme le fils de Rebecca Bloomwood.
De toute façon pour le peu de temps qu’il les portera, pour baver dessus, se rouler dans l’herbe et écraser des fraises …
Et puis, la société de consommation, blablabla, ce n’est pas bien…


"Bonjour  Bekky !!"


Sauf que…
…je suis une maman comme les autres et je ne veux que le meilleur pour mon fils !!

Pour quoi le priver de jouets ?
Pour quoi lui acheter des fringues moches alors qu’il a un magnifique popotin dans les pantalons de telle marque ??

Alors, n’écoutant que mon instinct de mère et d’écolo tendance décroissant, je suis entrée dans le cercle vicieux de l’échagite…

Des sites internet fourmillent, crées par des mompreuneuses, sur l’échange de vêtements, de matériel et autres joyeusetés de nains…

Ma postière me connait par cœur, je passe mon temps à récupérer des colis, je connais les tarifs postaux par cœur…

Je fouille les ventes des vides poussettes de mon secteur, je m’abonne à leurs lettres de contact, je guette les affichettes fluo le long des routes qui annoncent des rassemblements de mères atteintes de la même maladie que moi…

Je trie régulièrement l’armoire et le bac à jouet de MonBlond, je vérifie les alertes internet, je maille, je photographie, j’identifie…

Mais où est donc le problème ??
MonBlond crane dans ses fringues (enfin, plutôt moi…),
Il s’éclate avec ses nouveaux jouets,
Mon banquier est heureux,
Ma conscience d’écolo dort en paix,
Mes pauses repas se passent sur internet, plus sympa que de gober les mouches,

qui a dit "inutile"??


C’est que ça prend un temps monstre, de repérer, de contacter, d’échanger, de trier…
Hier midi au téléphone, j’ai dit à Roméo que j’avais trouvé un super sweat trop craquent pour notre rejeton d’amour.
Il m’ a dit encore ??? « Oui, mais c’est les beaux jours, je vais pas l’habiller avec des pulls d’hiver, et ses sweaters de l’an dernier sont trop petits… Au fait ça te dérange pas de passer à la poste ?? »

J’ai fini par m’auto-établir quelques principes
-          - Pas d’achats inutiles (oui, ce jouet à l’air très bien, il n’est pas cher mais MonBlond a presque déjà la même…
-         -  Pas de d’achat si pas de vente pour équilibrer le « tiroir caisse »
-          - Pas de connexion aux sites internet en présence d’autres personne. Comme tous les addicts, on développe vite un coté associable !
-        -   Pas plus de trois fringues par semaine….

Voilà, je pense qu’il est possible de guérir.
« Merci Ernestine ! »

2 avril 2012

Baby or not baby?


J’ai une copine, c'est-à-dire quelqu’un que je fréquente de temps en temps et que j’apprécie. Elle est drôle, cultivée, délicate. En gros, je la croise de  en soirée, en week-end, et sans faire partie de mes meilleures amies, c’est une personne que j’ai plaisir à voir et que j’estime beaucoup.

Mais parfois, cette copine dérange. Elle n’a absolument rien de bizarre en elle, sauf qu’elle ne veut pas d’enfant. C’est comme ça. Elle ne se voit pas en mère et ne veut pas qu’on lui force la main sous couvert de bon suivi des codes sociaux en vigueur.

Et ce choix n’est pas tous les jours faciles à assumer.
En même temps, je comprends largement son choix car franchement on nous fait passer la maternité comme l’entreprise la plus heureuse, l’aboutissement d’une vie épanouie, mais je pense que plus d’une mère a du en douter assez souvent.

Oulàlà!! Qu'est ce que c'est croquignolet un pied de bébé!!


Que celle qui n’a jamais rêvé d’envoyer ses mômes jouer sur l’autoroute lui jette la première pierre.
Que celle qui n’a jamais regretté les matinées sous la couette en namoureux, les diners aux chandelles, les départs à l’arrache pour des week-ends potes, ou plus simplement le clame et le silence dans une maisonnée bien rangé.

Faut arrêter de vendre du rêve, la maternité, c’est dur et exigent, c’est un Ko Lanta du quotidien et des jours, moi je préfèrerai bouffer des insectes vivants plutôt que de devoir surmonter les angoisses existentialistes forcément nocturnes de mon fils.


Ernestine, sortez, vous êtes une mauvaise mère...



Mais alors, d’où vient cette image que le bonheur complet de la femme, ou d’un couple ne peut passer qu’au travers de la parentalité ?

Pour moi, (et ce principe ne s’applique pas qu’à ce sujet) le bonheur, c’est d’avoir le choix.
Le choix d’avoir un enfant, quand on veut, ou on veut et avec qui on veut.(Ce slogan vous rappelle rien ?)
Le choix de ne pas avoir d’enfant. Tout court.

Un couple propriétaire de nain pourrait arguer que les enfants sont le ciment du couple, que c’est un projet au long cours qui permet de se donner une ligne d’horizon et de continuer d’avancer. Oui, c’est vrai, cela marche comme ça pour de nombreux ménages. Je sais qu’avec Roméo, la parentalité a toujours été une donnée dans le deal que nous avons passé concernant l’établissement de notre couple.

Mais ce qui est vrai pour l’un ne l’est pas forcément pour l’autre. L’amie en question et son couple au sens plus large, sait se donner des projets à long terme. Pour moi, la notion de projet est essentiel pour le couple, c’est se projeter dans l’avenir qui est le ciment du couple et non pas les enfants en soi. C’est un projet, pour moi peut-être le plus beau mais pour quoi le serait il pour mon voisin ?

Le choix de cette amie peut apparaitre éminemment égoïste. Pourquoi refuser ce que tant de femmes ne peuvent avoir ? Toutes celles qui n’arrivent pas a avoir d’enfant soit parce qu’elle n’arrive pas à trouver un conjoint, soit parce que la nature a décidé de s’en mêler ou encore les lois concernant la famille ?


Je sais que beaucoup de gens jasent dans son dos, dans leur dos. Mais à quoi bon ? C’est elle qui a fait ce choix en toute conscience. Et puis, je sais que j’ai l’habitude de répondre que de toute façon, mieux vaut bien réfléchir avant, car une fois que le bébé est là on ne peut pas le renvoyer au service après vente.