Hellocoton

15 février 2012

De la sexualisation des jouets.


Un grave sujet va être abordé aujourd’hui. D’où mon titre ronflant.

Est-ce qu’il existe des jouets dédiés aux filles et aux garçons ou est qu’ils peuvent jouer indifféremment avec n’importe quel jouet ?
Passé un certain âge, il me semble que les enfants sont peut être plus enclins à jouer à des jeux répartis par genre. Encore que.
Mais pour les tous petits, les jouets semblent être universels.

Dans notre joyeux foyer, les tâches ménagères sont à peu près équitablement réparties, bien que Roméo soit plus attribué à des tâches dites viriles (percer des trous dans le mur) et moi à des tâches plus féminines (faire la cuisine) mais nous essayons de faire en sorte que chacun soit interchangeable. Histoire de ne pas se retrouver comme un gland si un imprévu arrive lorsque l’on est seul. Typiquement : faire un programme bizarroïde avec la machine à laver, savoir ou est rangé le médicament super-urgent, couper le gaz ou remettre des plombs.

Pour la Noël, période de gâtage intempestif d’enfant, nous avons assez peu débattu du contenu de la hotte de pitipapanoyel. MonBlond étant assez jeune, il n’est pas très exigent et on est assez d’accord sur le principe de ne pas trop le pourrir.
Étant donné sa passion très forte pour jouer dans la cuisine (quand je dis « dans » ce n’est pas dans la pièce de la cuisine qu’il faut comprendre mais littéralement dans les meubles de la cuisine), notre choix s’est vite porté sur une cuisine.Comme ce jeu est plus souvent offert à des filles qu’a des garçons, nous avons veillé à lui en trouver une qui soit dans des coloris neutres.
Mamamie a été très fière de notre choix, étant donné qu’elle milite activement pour le partage équitable des jeux « de genre » entre les filles et les garçons. Donc, partie dans le délire, elle me demande si elle peut offrir à MonBlond une poussette. Car à cet âge là, les enfants adorent pousser et trimballer des objets. Elle me demande la permission car quand même, c’est un peu plus tendancieux que la cuisine.
J’en parle à Roméo, qui rigole et me dit : « bien sur ! ».

Noël arrive, et pour la distribution de la hotte, la poussette n’est pas là, car comme nous ne sommes pas à la maison, le volume des jeux est plutôt restreint.
Ça, j’avais oublié de le dire à Roméo.
MonBlond reçoit de la part de Mamamie des accessoires pour sa cuisine et des feutres.
Super.
Puis en janvier, elle passe à la maison. Avec la poussette. Qui s’avère être un landau. Et qui a une capote rose.

Roméo n’est pas là. On monte le landau et MonBlond s’éclate à promener Doudou Kipu et Sucette dedans.
Roméo rentre du travail. Découvre son fils chéri entrain de pousser un landau.
 
Et là, c’est le drame.

Le lambeau de la discorde. Heu... le landau de la discorde!

 Il me dit avec un air très fâché et embêté qu’il n’est absolument pas d’accord pour ce genre de jouets. Étant donné le sérieux et la mine contrite de Roméo, je me rends compte que c’est réellement ce qu’il pense. Il croyait que c’était une blague quand Mamamie a proposé le landau. D’où sa réponse « bien sur !».
 
Il s’en suit une conversation animée. Je lui dis que de toute façon, MonBlond joue déjà à des jeux de fille chez l’assistante maternelle, vu qu’elle garde une petite fille qui a le même âge que lui.
Que ce qui compte dans le landau, c’est de pousser et non le fait que ce soit un jeu de fille. Je lui rappelle à quel point il était fier de pousser son fils dans le landau quand il est né. Que personne n’a trouvé ça bizarre. Et que je suis très étonné de sa réaction car, habituellement, Roméo est très ouvert.
Lui m’a dit qu’il trouvait que c’était « trop », comparé à la dinette ou encore au poupon.

 
Je lui ai alors proposé de donner le landau à une amie qui a deux filles ou encore à l’assistante maternelle qui pourraient en avoir un usage moins controversé.
Il a soupiré, puis on n’en a pas reparlé. Le landau trône dans la chambre de MonBlond.

Note pour moi-même : il faut que j’apprenne à décoder l’humour dans le ton de Roméo.
Et que je demande vraiment son accord pour les jouets.
Ceci dit je n’ai pas résolu le dilemme de la sexualisation des jouets.

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