J’aime lire. C’est indiscutable, je dévore les livres, c’est
un besoin viscéral. Même si le rythme c’est sensiblement réduit depuis la
naissance de MonBlond (quoi, un bébé, ça prend du temps ?), je lis tout ce
qui me passe sous les yeux. Le record absolu a été atteint en lorsque j’ai fait
une classe préparatoire « lettres » où, rien que pour les cours, je
me suis enfilée 70 bouquins en 9 mois. Si, si, je les ai comptés. Et déménagés. Plusieurs
fois.
C’est comme ça depuis que je suis toute petite.
A huit ans, j’ai passé une partie de mes vacances d’été chez
ma grand-mère, assise sous un arbre à lire « Croc Blanc », au désespoir
de mon cousin qui m’attendait pour jouer.
Au même âge, en visite chez mon grand-oncle, mes parents m’ont
retrouvé dans la véranda, entrain de lire in extenso le journal « l’Humanité ». Ça les a bien fait rire, et ils m’ont demandé si je comprenais tout ce que je
lisais. Je leur ai bien sûr répondu par l’affirmative. Aujourd’hui, j’en doute,
mais c’est une anecdote qui me suis dans la famille.
Quand on est enceinte, on fait des plans sur la comète pour
ce qui concerne notre enfant à venir. Moi, j’ai rêvé que mon fils partagerait
mon plaisir pour la lecture et je m’imaginais entrain de lui lire de jolis
livres choupi (mais pas T’Choupi) assis tous les deux dans mon confortable
fauteuil que j’ai installé dans sa chambre, et que j’ai sauvé de mes multiples
déménagements.
Mais comme vous le savez sans doute, il y a un grand
décalage entre l’enfant rêvé et l’enfant réel (oui, il y a des livres de Freud
dans la bibliothèque de mes parents).
Et la lecture ne fait pas partie des activités favorites de
MonBlond.
Pourtant, je me suis accrochée.
Tout petit, je lui ai acheté des petits livres cartonnés,
que je lui montrais. Il a préféré se faire les dents dessus. Impossible de l’y intéresser.
J’ai persévéré mais sans insister, car j’ai eu peur de le dégouter.
Vers un an, j’ai pensé que j’avais gagné, car j’ai réussi à lui
lire quelques livres. C’était lui qui choisissait ses titres (voir ici), j’avais
beaucoup de mal à introduire de nouvelles histoires mais j’étais enfin heureuse
de pouvoir lui faire la lecture.
Je lui ai lu et relu sans fin ses histoires préférées.
Et puis, depuis les vacances de Noël, je suis au désespoir. Il
ne veut plus entendre parler d’histoires. Impossible de lui lire quoi que ce
soit. Ni en journée, ni le soir, au coucher.
Aucun livre ne passe : ni les histoires, ni les
imagiers, ni les livres animés.
MonBlond a trop de choses à faire pour arriver à se poser
pour écouter une histoire. Jouer avec son train, ses voitures, faire du vélo,
escalader les meubles…
Tous les soirs je lui propose une histoire, mais il refuse
en me disant qu’il préfère jouer au train.
Alors, il joue et je m’assois seule dans le fauteuil pour
lui lire une histoire, en espérant qu’il écoute au moins d’une oreille.
Ça me brise le cœur. Et certains soirs, il boude tellement
la lecture, que je le couche sans histoire. Pour moi enfant, ça aurait été la
pire des punitions. Pour lui, j’ai l’impression que c’est un soulagement.
Je sais plus quoi faire.
Je persévère en douceur, en me disant que l’envie lui
reviendra avec le temps, et je prends sur moi afin de ne pas insister
lourdement et de ne pas le dégouter.
Si vous avez des enfants de l’âge de MonBlond, je vous ai
fait une petite sélection (j’aurais pu intituler ça : les livres que
MonBlond ne lira jamais)
"Roule galette", des histoires du Père Castor
"Non pas le pot", de Stéphanie Blacke.
En plein apprentissage de la propreté, le petit coup de
pouce de Simon et Gaspard n’est pas de refus !
"De la petite taupe qui voulait savoir qui lui avait fait sur
la tête", de Werber Holzwart, illustrations par Wolf Erlbruch.
Vous aurez bien compris quelles sont mes préoccupations de
maman. Ce livre est très sympa pour dédramatiser le caca dans le pot et pour
faire comprendre aux enfants que tout le monde « fait ». Les illustration
sont très sympa et j’ai un faible pour le cochon !
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