Avant
Je ne choisissais que les plages océanes, celles avec de
belles vagues, pour aller me baigner telle une naïade. Et mater les surfeurs au
passage. Celles où, de préférence, tu gravis une dune avant, comme cela, il y a
moins de familles avec un gamin bruyant, et la montée muscle mon popotin.
Après
Je choisi une plage à l’abri des courants de l’océan
meurtrier, voire une plage de ville abritée par un môle car mon nain chéri ne
supporte pas le clapotis des vagues. Voire je m’installe au bord d’un lac
marin.
Avant
Sur le sable préalablement aplani, j’installais
artistiquement ma serviette sur la quelle je déposais un paréo assorti à mon
maillot de bain. Je chassais impitoyablement chaque grain de sable.
Après
Ma serviette sert de point de ralliement à la famille, elle
est semie enfouie dans le sable tamisé par mon nain chéri et est incrusté de
chocolat fondu (mais QUI a eu l’idée d’amener des petits écoliers à la plage ????).
De toute façon, la serviette est moche et autant que personne ne remarque qu’elle
n’est absolument pas raccord avec mon maillot de bain.
Avant
Mon sac de plage est un joli panier, léger avec son paréo,
la crème solaire qui sent bon le monoï et la petite bouteille d’eau. Et surtout
rempli soigneusement de magazines de filles (tests à gogo) et d’un bon bouquin.
Après
Mon sac de plage est un sac ikéa plein à craquer de
serviettes, lingettes, couches, jeux divers et variés (surtout de tracteurs et
de pistolets à eau) gouter sans chocolat, de litres d’eau et de crème solaire spécial
enfant qui sens l’abricot et qui laisse un léger film blanc sur la peau (pas eu
le temps d’aller en acheter pour adulte). Mon paréo n’a plus droit de cité dans
l’encombrement du su mentionné sac, et de livres encore moins.
L’attirail familial se complète d’un ravisant porte bébé,
car marcher dans le sable, c’est fatiguant.
Avant
La plage n’était que luxe, calme et volupté. Le repos, les
vacances, quoi
Après
La plage est un sport extrême, avec des sprints, des plaquages,
du suspens (mais où est Charlie au mois d’Aout sur la grande plage de Biarritz,
essayez, c’est sympa).
Des moments de solitude aussi, comme quand MonBlond saute
sur un monsieur entrain de se reposer sur sa serviette en hurlant « PAPA !!! »
alors que ce n’est PAS son père. Et recommence 3 fois.
Avant
La baignade est le moment clé du grand plaisir qu’est la
plage, où on se délecte des vagues, de marcher dans l’écume, de tester la
température puis de se jeter à l’eau…
Après
La baignade finalement, t’oublie, car entre les suées froides
que te provoque la vision du shore break reversant ton précieux et la phobie de
Sa Majesté du moindre clapotis et des algues, ce doux moment est un rêve qui s’éloigne
de toi.
Sauf si t’arrive à refiler la bestiole à son père ou à des
amis qui dans un élan de gentillesse te disent : « mais va te
baigner, t’inquiète, je le surveille ».
Et là, trop pressée, tu te jette à l’eau comptant sur le
bruit des vagues pour assourdir le « MAAAAMAAAAN… REVIENS…. PEUR…. ».
Avant
La plage, en fait c’est plutôt chiant. On y pense souvent,
enfermée au bureau et quand on y est, après s’être tartinée de crème, s’être
baquée une fois ou deux, avoir une crampe car on ne sait pas dans quelle
position lire, ben, on sait plus quoi faire.
Après
Plus le temps de s’ennuyer avec MonBlond. Toujours quelque
chose à faire : chasser les mouettes, tamiser tout le sable de la plage, se
barrer en douce.
Et puis des fous rires en cascade.
Quand il décider d’aller faire la queue (seul) aux douches
de plage, qu’il fini par virer une personne qui prend trop de temps, qu’il fait
semblant de se faire le shampoing, qu’il drague la petite fille de la serviette
d’à coté.
Quand il se met derrière les maitres nageurs, les deux pieds
campés dans le sable et qu’il croise les bras sur la poitrine en scrutant l’eau.
Et aussi des paillettes plein les yeux pour MonBlond devant
l’océan, ses petits cris d’excitation quand il comprend où on va, son plaisir à
patouiller dans le sable.
Et tant pis pour les vagues, de toute façon c’est dangereux.
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