Le sommeil, vaste sujet qui a fait et fera user beaucoup de
salive à beaucoup de parents.
Dans la modeste demeure de Roméo et Ernestine, ce sujet est
en train de défrayer la chronique ces derniers temps.
Avec toutes ses variantes : je veux pas dormir, c’est
pour les faibles, je veux pas dormir car je veux m’amuser, je veux pas dormir,
car je suis malade, je veux pas dormir car mes 4 molaires sont en train de
sortir en même temps, je veux pas dormir et je vous emmerde.
A ce sujet, un livre fort instructif sur cette tendance a
été publié il y a quelques temps et a proprement effrayé les plus prudes et a
été une révélation pour toute la génération de parents « indignes »
(oui, je sais, c’est fashion d’être indigné ces temps ci).
Le bien nommé « dors et fait pas chier » d’Adam
Mansbach, « go the fuck to sleep » inzetext.
Indignation, donc de personnes prudes : « comment ça, les enfants ça ne dort pas comme… un bébé ??? »
Mais c’est quoi cette expression à la con ?
Qui a déjà vu que les bébés, ça dormait ?
D’anciens parents qui ont oublié leurs nuits blanches ?
(la mémoire est sélective, au bout de 4 à 5 ans, on oublie les mauvais
souvenirs et on archive uniquement les bons dans notre mémoire. D’ailleurs, 4 à
5 ans est une différence d’âge dans une fratrie qui est très souvent observée.)
Des adultes non propriétaires de nains qui vivent dans une
galaxie très très lointaine ?
Cri de délivrance de la part de jeunes parents que quelqu’un
mette des mots sur leur souffrance quotidienne.
Heureux que quelqu’un brise l’omerta qui règne sur la vie
sans sommeil des parents.
Ras le bol de souffrir en silence.
Mais je constate que cette tendance à essayer de rire de ses
malheurs ou au moins de dédramatiser ou juste d’oser dire tout haut ce que pense
tout le monde tout bas, existe depuis longtemps.
Et oui, la franchise n’est pas l’apanage de la nouvelle
génération de jeunes parents qui se qualifie bien souvent
« d’indignes » ou de « décomplexés ».
Il y a quelques temps MonBlond a reçu en cadeau un CD de
comptines dites « traditionnelles » par une personne qui se foutait de
moi car je ne savais les paroles d’aucune.
Je mets au défi n’importe quel adulte lambda de se souvenir
des couplets complets des comptines qui on bercé notre enfance.
« il était une petit navire, il était un petit navire
Qui n’avais jamais navigué ohé, ohé…
Ohé, ohé, matelot….
Gnagnagna ohoho… »
Enfin, bref, vous avez compris le concept.
Et là quelle ne fut pas ma surprise de redécouvrir les
paroles de la berceuse traditionnelle « dodo, l’enfant do »
Je vous les donne en mille :
«Dodo, l’enfant do
Dormira bien vite
Dodo, l’enfant do
L’enfant dormira bientôt »
Premier couplet, c’est généralement celui-ci que l’on se
souvient.
Jusque là, tout va bien.
« et s’il ne dort pas,
Nous lui couperons le nez
Dodo l’enfant do
L’enfant dormira bien vite
Dodo l’enfant do
L’enfant dormira bientôt
Et s’il ne dort pas
Nous lui couperons les oreilles
Dodo l’enfant do
L’enfant dormira bien vite
Dodo l’enfant do
L’enfant dormira bientôt
Et s’il ne dort pas
Nous lui couperons la tête »
CASH.
Et en plus avec une musique toute mignonette.
Ça ne vous rappelle rien ?
Parents excédés, au bout du rouleau ?
Prêts à tout ?
Verbalisation de leurs fantasmes les plus fous ?
Première étape, il est encore entier |
En fait, si Monsieur Mansbach est rapidement devenu un héros
dans le monde merveilleux des jeunes parents, il n’a pas inventé la poudre.
D’où deux constats :
-
Nos grand-mères étaient carrément branques.
Quand Monsieur Mansbach se limite
simplement à insulter sa fille, elles, les menaçaient carrément de mutilations
corporelles et pas des moindres.
-
Oui, la mémoire est sélective. La preuve, ce
sont ces mêmes grand mères qui s’indignent lors de la sortie du livre sus
mentionné, je pense qu’elles ont complètement zappé avoir bercé pendant des
nuits (années ?) entières des mômes hystériques.
Donc étant donné que MonBlond a
déjà 2 ans, il nous reste pas grand-chose à tirer, enfin au vu du nombre
d’années que dure une vie, 4 à 5 ans, c’est quoi ? Peanuts. Enfin des
caca-couettes, pour parler en MonBlond.
Comme ça, dans quelques temps, je
pourrais me foutre de la gueule de mes collègues/amies plus jeunes qui
arriveront au boulot avec des valises sous les yeux.
Bon, allez trêves de
plaisanteries, je me casse, il faut que j’amène MonBlond chez le kiné, il a des
séances de kiné respiratoire, il a des restes de rhume coincés dans les
bronches qui l’empêchent de respirer/dormir la nuit.
Et il faut que je passe à la
pharmacie. Roméo viens de m’appeler pour me dire qu’il n’y a plus de Doliprane
dans l’armoire à pharmacie et qu’il a un mal de crane pas possible car il a
dormi deux heures cette nuit. (cf message précédant).
En fait c’est moi qui ai fini la
boite en début de semaine car j’avais mal au à la tête car je n’avais pas pu
dormir car MonBlond en avais décidé autrement.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire